Comment choisir son congélateur professionnel pour optimiser sa consommation énergétique ?

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Les factures d’électricité pèsent jusqu’à 30 % des charges d’un restaurant ou d’un commerce alimentaire. Opter pour un congélateur professionnel économe n’est donc plus un simple geste vert : c’est une décision stratégique qui améliore la rentabilité tout en alignant votre établissement sur les nouvelles exigences européennes d’écoconception. Voici les points clés pour faire le bon choix.

Connaître les grands types de congélateurs professionnels

Le tableau ci-dessous compare, d’un seul coup d’œil, les trois grands formats de congélateurs professionnels. Il vous aide à repérer celui qui conviendra le mieux à votre organisation et à vos objectifs d’économie d’énergie.

TypeAvantagesPoints de vigilance
Coffre (bahut)Ouverture par le dessus limitant la déperdition de froid ; isolation généralement plus épaisse ; estimation de consommation 10-20 % inférieure à celle d’une armoire de volume équivalent ; idéal pour le stockage longue durée.Accès moins rapide aux denrées, ergonomie moindre si rotation importante des stocks.
Armoire verticaleAccès frontal pratique, plusieurs clayettes pour classer les produits, surface au sol réduite.Besoin de froid ventilé : compresseur plus puissant et dégivrage automatique, donc plus énergivore.
Combiné ou tiroirOptimise l’espace en cuisine (intégrable sous plan), facilite la séparation par famille d’aliments.Volume utile plus faible et surcoût à l’achat.

Pour un stockage massif et la meilleure efficacité énergétique, consultez la gamme de congélateurs coffre professionnels.

Vérifier la classe énergétique et la règlementation

Depuis le 1ᵉʳ juillet 2016, tous les congélateurs professionnels mis sur le marché européen affichent une étiquette énergie allant de A+++ (meilleure) à G (pire). Les classes F et G sont déjà interdites, et un projet de révision de la Directive 2015/1095 vise à relever les exigences minimales d’ici 2026, dans la lignée du nouveau cadre Ecodesign (UE 2024/1781).

À contrôler :

  • EEI (Energy Efficiency Index): un congélateur coffre classé A ou B consomme en moyenne moins de 1 kWh/24 h pour 400 L utiles.
  • Classe climatique: 4 (= 30 °C/55 % HR) ou 5 (= 40 °C/40 % HR). Les modèles « heavy duty » testés en classe 5 restent performants dans les cuisines chaudes.
  • Niveau sonore: indiqué sur l’étiquette (A à D). En salle de vente, privilégiez ≤ 50 dB(A).

Scruter la conception technique

Voici les composants clés (isolation, compresseur, fluide, dégivrage) afin de repérer rapidement les technologies qui garantissent les meilleures performances énergétiques.

CritèrePourquoi c’est importantAstuce de pro
IsolationMousse polyuréthane haute densité plus ou moins 60 mm limite les cycles du compresseur.Exigez la densité (kg/m3) dans la fiche technique.
Compresseur à haut rendementMoteurs Inverter ou à variateur réduisent jusqu’à 25 % la conso annuelle.Vérifiez la compatibilité avec les nouvelles fluides.
Fluide frigorigèneLe R290 (propane) a un PRG = 3 contre 1 300 pour le R404A.À partir de 2027, les HFC très GWP seront bannis ; anticipez !
Gestion du dégivrageDégivrage gaz chaud ou électrique basse tension minimise les pics de puissance.Programmez-le dans les heures creuses.

Dimensionner le volume utile

Un appareil sur-dimensionné tourne à vide ; un trop petit travaille en surrégime. La règle des 80 % : calculez votre volume de surgélation mensuelle et choisissez une capacité permettant de fonctionner à environ 80 % de son volume net en régime normal.

Exemple rapide de calcul du coût total de possession (TCO)

ParamètreValeurFormule
Prix d’achat1 600 € HT 
Conso annuelle340 kWhClasse A, 400 L
Tarif kWh0,18 € HT 
Durée d’amortissement8 ansrecommandations CHR
Coût élec.340 x 0,18 € = 61,20 €/an 
TCO 8 ans1 600 € + 61,20 € x 8 = 2 090 € 

Un modèle classé C (480 kWh/an) coûterait 183 € d’électricité supplémentaire sur la même période : l’étiquette énergie pèse donc plus que 10 % du prix initial.

Bonnes pratiques d’installation et d’usage

  • Emplacement ventilé: gardez 5 cm mini derrière et au-dessus, loin des fours et lave-vaisselle.
  • Réglage thermostat: –18 °C suffit ; chaque degré en dessous = +5 % d’énergie.
  • Chargements organisés: regroupez par rotation ; ouvrez le couvercle le moins longtemps possible (coffre) ; laissez les produits chauds refroidir.
  • Entretien mensuel: dépoussiérage condenseur et joint, vérification du vacuomètre si présent.
  • Dégivrage optimisé: planifiez-le quand les réserves sont faibles et stockez temporairement en chambre froide négative.

Aides financières et perspectives 2025-2027

  • Certificats d’Économies d’Énergie (CEE): jusqu’à 20 % de subvention pour un remplacement par un congélateur classé A ou B, selon la fiche standardisée BAR-EN-101.
  • Amortissement fiscal accéléré: pour les PME, la loi de finances 2025 reconduit l’abattement de 20 % sur les équipements à haute performance énergétique.
  • Fonds vert collectivités: éligible aux cuisines centrales et cantines scolaires pour des projets globalement décarbonés.

À retenir: la révision en cours de la réglementation 2015/1095 devrait interdire la mise sur le marché des classes E dès 2028 et abaisser l’EEI maximal de 90 à 80 pour les congélateurs négatifs. Investir aujourd’hui dans le haut de gamme sécurise votre conformité future.

💬 FAQ - Pour choisir son congélateur professionnel

Un congélateur coffre moderne de 400 L tourne autour de 250 kWh/an, alors qu’un petit modèle « top » de 100 L se situe à ≈ 150 kWh/an. Pour l’ensemble du parc (tous formats confondus), la moyenne retenue par l’ADEME est d’environ 300 kWh/an, soit une trentaine d’euros par an si votre kWh HT coûte 0,10 €.

Le –18 °C réglementaire (HACCP) est le meilleur compromis hygiène/énergie : descendre à –20 °C ne prolonge pas la durée de conservation mais ajoute environ 5 % de consommation par degré. Contrôlez-le avec une sonde placée dans un bain de glycol pour lisser les fluctuations.

Sur un volume de 400 L, un modèle classe A (≈ 340 kWh/an) coûte environ 61 € d’électricité par an, contre environ 86 € pour une classe C (environ 480 kWh/an). Sur dix ans, la différence atteint 250 €, soit plus de 15 % du prix d’achat moyen. Moralité : si le surcoût à l’achat d’un appareil A ou B est inférieur à 250 €, il est amorti avant la sixième année.

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