Besoin Bioclimatique BBio RE2020 : définition, calcul

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Le Bbio (Besoin Bioclimatique) est un indicateur réglementaire qui mesure la performance énergétique passive d’un bâtiment, indépendamment des systèmes de chauffage, de climatisation ou d’éclairage. Il évalue la capacité du bâtiment à réduire ses besoins en chauffage, en refroidissement et en éclairage artificiel grâce à une conception optimisée, une isolation performante et une utilisation intelligente de la lumière naturelle. Un Bbio faible indique que le bâtiment est bien conçu et consomme peu d’énergie pour offrir un confort optimal, tandis qu’un Bbio proche du Bbio_max montre qu’il reste des marges d’amélioration. Lors de la conception, une étude thermique réalisée par un expert permet de vérifier que le Bbio est bien inférieur au Bbio_max défini par la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020). Si tel est le cas, vous obtenez une attestation de prise en compte du Bbio, indispensable à l'obtention du permis de construire.

Qu’est-ce que le Besoin Bioclimatique (Bbio) ?

Le Bbio, ou besoin bioclimatique mesure la capacité d’un bâtiment à réduire naturellement ses besoins en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage, grâce à sa conception et son isolation, indépendamment des systèmes énergétiques installés.

Pour bien comprendre ce qu'est le Besoin Bioclimatique, il faut distinguer 3 notions :

1. Le Bbio (Besoin Bioclimatique) ;
2. Le Bbio_max ;
3. Le Bbio_max moyen.

Voici un tableau récapitulatif :

Définition du Besoin Bioclimatique (Bbio)

Le Bbio (Besoin Bioclimatique) est un des principaux indicateurs de la performance énergétique d’un bâtiment. Il mesure la capacité d’un bâtiment à réduire naturellement ses besoins en énergie grâce à sa conception et son isolation. Le bâtiment doit notamment pouvoir réduire ses besoins en énergie pour trois postes principaux :

• Le chauffage en hiver, en limitant les déperditions de chaleur et en optimisant les apports solaires ;
• Le refroidissement en été en protégeant le bâtiment des surchauffes grâce à l’ombre, à la ventilation naturelle ou à la disposition des ouvertures ;
• L’éclairage artificiel, en maximisant l’éclairage naturel à travers l’orientation et la taille des fenêtres.

Un bâtiment avec un Bbio performant est donc conçu pour consommer moins d’énergie, avant même l’installation de systèmes techniques. Cela passe par des choix architecturaux simples, mais efficaces : orientation et disposition des baies vitrées, protections solaires adaptées, qualité de l’isolation des murs, toits et planchers, et optimisation des apports lumineux naturels.

Qu'est-ce que le Bbio_max ?

Le Bbio_max représente la valeur maximale autorisée par la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) puis par la Réglementation Environnementale 2020 (RE2020). Pour qu’un bâtiment soit conforme, son Bbio calculé ne doit pas dépasser le Bbio_max.

Si, après une étude thermique, on constate que le Bbio du bâtiment est supérieur au Bbio_max, alors la demande de permis de construire sera rejetée. La conception du bâtiment doit dans ce cas être repensée pour optimiser sa performance énergétique.

Qu'est-ce que le Bbio_max moyen ?

Le Bbio_max moyen est la valeur de Bbio_max adaptée à chaque type de bâtiment. Cette valeur sert de référence et est utilisée dans la formule de calcul du Bbio.

Selon la Réglementation Environnementale 2020, le Bbio_max moyen est de l'ordre de :

• 65 points pour les logements collectifs en copropriétés ;
• 68 points pour les établissements d'enseignement primaires et secondaires ;
• 95 points pour les bureaux.

Le Bbio : un critère obligatoire de performance énergétique pour obtenir un permis de construire sous la RE2020

L'atteinte d'un Bbio inférieur au Bbio_max est un prérequis obligatoire pour l'obtention d'un permis de construire dans le cadre de la RE2020. Cette réglementation vise à réduire la consommation énergétique et l'empreinte carbone des bâtiments neufs, qu'il s'agisse des bâtiments résidentiels ou des bâtiments tertiaires.

Cette certification est nécessaire pour déposer une demande de permis de construire. Ainsi, si le Bbio calculé du projet dépasse le Bbio_max défini pour sa typologie, la demande de permis de construire est refusée. Cette exigence incite les architectes et les constructeurs à intégrer dès la conception des solutions efficaces, comme l’optimisation de l’exposition au soleil, la protection contre la surchauffe estivale ou l’apport de lumière naturelle. En respectant cette obligation, le bâtiment est conforme à la réglementation, et réduit ses besoins énergétiques sur le long terme.

Comment interpréter le Bbio de votre bâtiment ?

Le Bbio est un indicateur de la performance énergétique passive de votre bâtiment. Il vous permet de mesurer l’efficacité de la conception de vos locaux avant même l’installation des systèmes techniques comme le chauffage, la climatisation ou l’éclairage. Un Bbio faible facilite et optimise votre gestion de l'énergie à long terme.

Plus le Bbio est faible, moins votre bâtiment a besoin d’énergie pour rester confortable. Cela signifie que votre conception architecturale est optimisée : orientation des baies, isolation, protections solaires et apport de lumière naturelle. Cela vous permettra à l'avenir de réduire vos factures d'électricité et de gaz, et d'apporter un bon niveau de confort à vos collaborateurs et/ou à vos clients.

Plus le Bbio est proche du Bbio_max, plus le bâtiment se situe à la limite de ce qui est réglementaire. Cela indique qu’il y a encore des marges d’amélioration possibles pour optimiser l’isolation, les ouvertures ou la gestion de la lumière naturelle. Ignorer ces points peut entraîner une facture énergétique plus élevée et, selon le projet, compliquer la conformité réglementaire.

Comment est calculé le Bbio ?

Pour savoir si le Bbio d'un bâtiment est conforme à la réglementation en vigueur, il faut calculer de façon indépendante son Bbio et son Bbio_max.

Formule de calcul du Bbio

La formule de calcul du Bbio est la suivante :

Bbio = (2 x besoin en chauffage) + (2 x besoin en refroidissement) + (5 x besoin en éclairage).

Avec :

• Le besoin en chauffage exprimé en kWh/m².an corrigés, c’est-à-dire l’énergie nécessaire par mètre carré et par an pour maintenir le confort thermique, avant l’installation des systèmes de chauffage ;
• Le besoin en refroidissement exprimé de la même manière, en kWh/m².an corrigés, pour le maintien d’une température confortable en été, indépendamment des systèmes de climatisation ;
• Le besoin en éclairage exprimé en kWh/m².an corrigés, correspondant à l’énergie nécessaire pour compenser l’insuffisance de lumière naturelle dans le bâtiment.

Les unités de mesure des besoins en chauffage, en refroidissement et en éclairage sont normalisées pour le calcul réglementaire, afin de permettre une comparaison uniforme entre bâtiments. Ainsi, ces besoins sont ensuite pondérés par les coefficients réglementaires (2 pour chauffage, 2 pour refroidissement, 5 pour éclairage) pour obtenir le Bbio final en points.

• 2 × besoin en chauffage : le chauffage est important pour le confort hivernal, mais moins déterminant que l’éclairage pour l’indicateur global ;
• 2 × besoin en refroidissement : le confort estival compte également, de manière équivalente au chauffage ;
• 5 × besoin en éclairage : l’éclairage artificiel a un poids plus élevé, car les économies d’énergie possibles via la lumière naturelle sont très significatives et facilement optimisables dès la conception. En effet, le Bbio se concentre sur la conception du bâtiment, c’est-à-dire sa capacité à réduire passivement ses besoins énergétiques. Dans cette optique, l’éclairage artificiel est plus facilement contrôlable via la conception (orientation des baies, surfaces vitrées, apport de lumière naturelle, couleurs et matériaux intérieurs). Le chauffage et le refroidissement, eux, dépendent beaucoup de facteurs extérieurs et des systèmes installés, donc leur pondération relative est « modérée » dans le Bbio.

Ainsi, plus le bâtiment est bien conçu et bien isolé, plus ses besoins en chauffage, en éclairage et en refroidissement seront faibles, et donc plus son Bbio sera faible.

Formule de calcul du Bbio_max

Le Bbio_max correspond à la valeur maximale que peut atteindre le Bbio d’un bâtiment pour être conforme à la réglementation.

Il se calcule à partir du Bbio_max_moyen, auquel on applique plusieurs coefficients d’ajustement spécifiques au projet.

Plus précisément, la formule de calcul du Bbio_max est la suivante :

Bbio_max = Bbio_max_moyen × (1 + Mbgéo + Mbcombles + Mbsurf_moy + Mbsurf_tot + Mbbruit)

Chaque coefficient permet d’adapter la valeur de Bbio_max selon des particularités du bâtiment ou de son environnement :

• Mbgéo : coefficient de modulation selon la localisation géographique (zone et altitude) du bâtiment, pour ajuster le Bbio_max selon la rigueur climatique ;
• Mbcombles : coefficient lié aux combles aménagés avec une hauteur sous plafond inférieure à 1,80 m, qui modifie les surfaces chauffées ;
• Mbsurf_moy : coefficient selon la surface moyenne des logements du bâtiment ou de sa partie ;
• Mbsurf_tot : coefficient selon la surface totale du bâtiment, utilisé notamment pour équilibrer les exigences dans les logements collectifs (en maisons individuelles, Mbsurf_tot = 0) ;
• Mbbruit : coefficient qui prend en compte l’exposition au bruit des infrastructures de transport à proximité, car cela peut limiter la ventilation naturelle et augmenter le besoin en refroidissement.

En résumé, le Bbio_max part d’une valeur moyenne pour la typologie du bâtiment et est ensuite ajusté selon le climat, la configuration, la surface et l’environnement pour rester réaliste et adapté aux contraintes du site.

Comment faire baisser le Bbio de mon bâtiment ?

En tant que gérant de bâtiment, vous n’êtes pas celui qui calcule directement le Bbio ni qui choisit chaque détail technique. Cependant, vous pouvez superviser et orienter les décisions de vos architectes, bureaux d’études et maîtres d’ouvrage pour optimiser la performance passive de votre bâtiment. Comprendre les leviers qui influencent le Bbio vous permet de valider des choix stratégiques qui réduiront vos coûts énergétiques et amélioreront le confort de vos employés.

Pour faire baisser le Bbio d'un bâtiment, il faut faire baisser, dès sa conception, ses besoins en éclairage, en chauffage, et en refroidissement.

Diminuer les besoins d’éclairage

Le levier d'action le plus efficace pour faire baisser le Bbio consiste à réduire le besoin en éclairage artificiel. Dans le calcul du Bbio, ce poste est pondéré avec le coefficient le plus élevé, ce qui signifie que toute amélioration dans ce domaine a un impact direct et significatif sur l’indicateur.

Pour y parvenir, il est essentiel de maximiser l’apport de lumière naturelle dans les espaces de travail ou d’accueil. Cela implique plusieurs actions concrètes :

• Orientation optimale des baies vitrées : placer les fenêtres pour profiter au maximum de la lumière du jour tout en évitant l’éblouissement ou la surchauffe estivale. Une bonne orientation et une surface vitrée importante permettent de réduire la dépendance à l’éclairage artificiel pendant la journée ;
• Dimensionnement approprié des fenêtres : la taille et la proportion des baies doivent être adaptées à la profondeur des pièces et aux usages des espaces. Des fenêtres bien dimensionnées permettent une diffusion homogène de la lumière et diminuent la consommation électrique ;
• Utilisation de matériaux et de couleurs intérieures favorisant la diffusion de la lumière : des murs clairs, des sols réfléchissants ou des cloisons vitrées permettent à la lumière naturelle de se propager plus efficacement dans le bâtiment. Cela réduit le nombre de points lumineux artificiels nécessaires et améliore le confort visuel des occupants.

Diminuer les besoins de chauffage

Pour réduire le Bbio lié au chauffage, il faut se concentrer sur la conception thermique et l’isolation du bâtiment. Un bâtiment bien conçu consommera moins d’énergie pour maintenir une température confortable en hiver, ce qui réduit directement le Bbio.

Cela passe notamment par :

• L'optimisation de l’isolation : renforcer l’isolation des murs, toits, planchers et combler les ponts thermiques permet de limiter les pertes de chaleur. Cela réduit la consommation pour le chauffage et améliore le confort thermique global ;
• L'orientation et disposition des ouvertures : positionner les baies vitrées pour profiter des apports solaires passifs en hiver permet de chauffer naturellement les pièces et de diminuer le besoin en chauffage mécanique ;
• L'utilisation de matériaux à inertie thermique adaptée : utiliser des matériaux capables de stocker et restituer la chaleur (murs massifs, planchers en béton) aide à réguler la température intérieure et à limiter l’usage du chauffage.

Diminuer les besoins de refroidissement

Pour réduire le Bbio lié au refroidissement, il faut faire en sorte que le bâtiment n'ait pas besoin de recourir massivement à la climatisation en hiver.

Cela implique :

• Des protections solaires adaptées : l'installation de volets, brise-soleil ou stores permettent de bloquer les rayons directs du soleil pendant les périodes chaudes, réduisant ainsi la surchauffe des pièces ;
• Une bonne orientation et disposition des ouvertures, notamment en plaçant les fenêtres et les baies vitrées pour minimiser l’exposition directe au soleil en été tout en favorisant la ventilation naturelle. Cela permet de maintenir une température agréable sans climatisation ;
• Une ventilation naturelle et une bonne circulation de l’air. Pour cela, il faut concevoir des passages d’air et des ouvertures stratégiques favorisant le rafraîchissement naturel des espaces et réduisant le recours aux systèmes de refroidissement mécaniques.

Vous souhaitez évaluer la performance énergétique de votre bâtiment ou anticiper vos obligations RE2020 ?

Vous pouvez faire appel à Place des Énergies. Un expert en energy management répondra à vos questions. Pour cela, il suffit de remplir le formulaire suivant :

FAQ sur le besoin Bioclimatique (Bbio)