IPMVP : la méthode fiable pour vos économies d’énergie :

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Le protocole IPMVP (International Performance Measurement and Verification Protocol) est la référence internationale pour mesurer et vérifier de manière rigoureuse les économies d’énergie réalisées suite à un projet d’efficacité énergétique. Il offre un cadre structuré, fiable et reconnu pour évaluer les performances réelles, basé sur des méthodes normalisées, tout en étant flexible de sorte à s'adapter à tous types de projets. Utilisé dans les Contrats de Performance Énergétique (CPE), les dispositifs liés aux CEE, au décret Tertiaire ou encore dans la gestion énergétique ISO 50001, l’IPMVP est un outil stratégique pour piloter, valoriser et fiabiliser les gains énergétiques dans tout type de bâtiment ou d’installation industrielle.

Qu'est-ce que le protocole IPMVP (Protocole International de Mesure et Vérification de la Performance) ?

Publié en 1997 par l’ONG internationale EVO (Efficiency Valuation Organization), le protocole IPMVP est aujourd’hui la référence mondiale pour mesurer de manière fiable les économies d’énergie. Depuis sa création, son objectif est de stimuler les investissements massifs dans l’efficacité énergétique à l’échelle globale. Pour cela, l’IPMVP propose une méthode rigoureuse qui permet d’évaluer à la fois le potentiel d’efficacité énergétique d’un projet et son retour sur investissement, contribuant ainsi à lever les barrières à l’investissement.

L’IPMVP offre une méthodologie rigoureuse et structurée permettant de :

  • Confirmer qu’un projet présente un réel potentiel d’efficacité énergétique ;
  • Évaluer précisément les impacts énergétiques et financiers d’une action spécifique sur un site donné.

Concrètement, mesurer les économies d'énergies permises par un projet revient à calculer la quantité d'énergie qui aurait été consommée si le projet n'avait pas eu lieu. L'IPMP fournit un cadre méthodologique rigoureux pour la calculer. Ainsi, il permet d'évaluer les gains réels obtenus grâce à des projets d’amélioration de la performance énergétique : rénovation de bâtiments, modernisation des équipements, optimisation des systèmes CVC, etc.

En appliquant l’IPMVP, vous avez l’assurance que les économies d'énergies réalisées grâce à vos projets d'efficacité énergétique sont mesurés avec précision, suivies dans le temps et vérifiables par des tiers. Ce niveau de transparence est essentiel pour justifier les résultats obtenus, piloter efficacement les projets, et sécuriser les budgets engagés.

L’IPMVP vous offre ainsi une vision précise du retour sur investissement lié aux budgets que vous consacrez à vos projets d’efficacité énergétique.

L'IPMVP, un cadre flexible pour des projets personnalisés

Le protocole IPMVP n’est pas une solution standardisée ou automatisée qui pourrait être appliquée mécaniquement à tous les projets d’efficacité énergétique. Bien au contraire, il repose sur une approche souple, mais encadrée, qui exige une adaptation spécifique à chaque contexte. Plutôt que de proposer une méthode unique de calcul des économies d’énergie, l’IPMVP offre un cadre méthodologique et des principes de référence qui guident les parties prenantes dans l’élaboration d’un Plan de Mesure et Vérification (Plan M&V) sur mesure. Ce plan est conçu en amont du projet, conjointement par l’entreprise de services énergétiques (ou tout autre prestataire) et son client, afin de définir clairement ce que l’on va mesurer, comment, quand et pourquoi.

Cette personnalisation permet de tenir compte de la nature du projet, des objectifs poursuivis, des données disponibles, des contraintes techniques ou économiques, ainsi que des exigences propres au secteur concerné. Par exemple, un plan M&V pour une rénovation d’éclairage dans un bâtiment tertiaire ne ressemblera en rien à celui d’une optimisation de production dans une usine industrielle.

L’un des grands atouts de l’IPMVP réside donc dans cette flexibilité méthodologique, qui permet d’ajuster la rigueur, la précision et les moyens mobilisés selon les enjeux réels du projet. Cependant, cela suppose aussi un travail de conception sérieux et collaboratif, ainsi qu’une compréhension fine des méthodes de mesure, des incertitudes et des facteurs d’ajustement.

Quels sont les principes fondamentaux de l'IPMVP ?

Le protocole IPMVP repose toujours sur des principes fondamentaux qui garantissent la fiabilité, la comparabilité et la crédibilité des résultats.

  • La précision et l’exhaustivité des rapports : plus les rapports de Mesure et Vérification (M&V) sont détaillés et rigoureux, plus les économies d’énergie estimées sont proches de la réalité. Il ne s’agit pas seulement de mesurer les effets directs d’une action, mais aussi de prendre en compte — avec justesse — les facteurs indirects et contextuels. Une méthodologie rigoureuse permet ainsi de limiter les incertitudes et d’asseoir la fiabilité des résultats.
  • Une estimation conservatrice des hypothèses : lorsqu’il est nécessaire d’estimer certains paramètres (par manque de données mesurables ou de capteurs), l’IPMVP recommande une approche prudente. Cela signifie que les hypothèses doivent être formulées pour éviter toute surestimation des économies d’énergie. En d’autres termes, en cas de doute, il vaut mieux sous-estimer légèrement les gains que de les gonfler artificiellement, afin de préserver la crédibilité de la démarche et la confiance des parties prenantes.
  • La cohérence et la pertinence du suivi : le suivi énergétique doit être structuré, stable et adapté aux objectifs du projet. Les méthodes, les fréquences de mesure et les indicateurs doivent être cohérents sur toute la durée du projet, entre les différents acteurs et pour tous les types d’actions mises en œuvre. La priorité doit être donnée aux variables les plus influentes, connues et mesurables. Les paramètres secondaires peuvent être estimés de manière plus souple, tant que leur impact reste marginal.
  • La transparence de la documentation : chaque étape de la démarche doit être clairement documentée : choix méthodologiques, hypothèses retenues, sources de données, équipements de mesure, traitements statistiques, résultats intermédiaires, etc. Cette transparence permet non seulement une meilleure relecture ou validation par des tiers, mais elle facilite également la reproductibilité, l’amélioration continue et la comparaison entre projets.

À qui s'adresse le protocole IPMVP ?

Le protocole IPMVP est aujourd’hui utilisé par des entreprises issues de secteurs d’activité très variés, en raison de sa souplesse et de sa fiabilité. Son cadre méthodologique s’adapte aussi bien aux bâtiments qu’aux installations industrielles, permettant une application large de la mesure et vérification (M&V) des économies d’énergie.

  • Dans le secteur tertiaire, il est largement employé pour le suivi des performances énergétiques dans les bureaux, les commerces, les établissements de santé, ou encore les bâtiments publics. Il répond notamment aux exigences réglementaires comme le Décret Tertiaire, qui impose une réduction progressive des consommations d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire ;
  • Dans le secteur industriel, l’IPMVP permet d’objectiver les résultats des actions d’amélioration, de modernisation ou d’automatisation des procédés, en quantifiant précisément les gains énergétiques et financiers. Il est également utile dans le cadre de la norme ISO 50001 sur le management de l’énergie, en apportant une méthode de vérification robuste ;
  • Le secteur du logement collectif, les bailleurs sociaux, les copropriétés ou encore les gestionnaires d’infrastructures (transports, réseaux, éclairage public…) ont également recours à l’IPMVP pour contractualiser des Contrats de Performance Énergétique (CPE) et garantir les économies promises ;
  • Les collectivités territoriales, les services de l’État et les opérateurs énergétiques utilisent ce protocole dans le cadre de programmes publics d’efficacité énergétique, de dispositifs d’incitation (certificats d’économies d’énergie, subventions) ou de plans climat.

Le protocole IPMVP s’impose comme un outil transversal, utilisé par tous les acteurs qui souhaitent s'engager dans une démarche structurée, fiable et reconnue pour améliorer leur performance énergétique. De ce fait, les institutions financières reconnaissent l’IPMVP comme un cadre méthodologique fiable pour réduire les risques liés aux investissements dans l’efficacité énergétique.

Pour utiliser le protocole IPVMP, les entreprises ont le choix parmi 4 options

Afin de mesurer au mieux les économies d’énergie réalisées, plusieurs options peuvent être choisies par le professionnel ou l’entreprise. 

Quelles sont les options de l'IPMVP ?

L'Option A : une intervention isolée avec une mesure des paramètres clés uniquement

L’option A du protocole IPMVP consiste à mesurer directement certaines variables considérées comme déterminantes pour la performance énergétique, tandis que d’autres, jugées moins influentes ou plus difficiles à mesurer, sont estimées à partir de données historiques, de calculs ou d’hypothèses justifiées. 

En limitant les mesures aux seuls paramètres essentiels, l'option A elle permet une mise en œuvre plus rapide, plus flexible et moins coûteuse qu’une surveillance exhaustive. Elle exige toutefois une rigueur méthodologique, notamment dans le choix des paramètres mesurés, la justification des valeurs estimées, et l’établissement de la ligne de base énergétique, qui sert de référence pour calculer les économies réalisées.

En revanche, cette approche présente certaines limites. Elle repose en partie sur des hypothèses, ce qui peut introduire une part d’incertitude si les estimations ne sont pas suffisamment fondées. La qualité des résultats dépend donc fortement de la pertinence des données utilisées et de la transparence dans leur documentation.

L'Option B : une intervention isolée, avec une mesure de tous les paramètres

L’option B du protocole IPMVP est similaire à l'option A, mais exige que l’ensemble des variables pertinentes soit directement mesuré, de manière continue ou ponctuelle, en fonction des besoins du projet.

L’option B offre l’avantage de mesurer précisément et objectivement les performances après travaux. En captant l’ensemble des données pertinentes, elle permet d’isoler avec plus de certitude les économies réelles attribuables au projet d’efficacité énergétique. Elle est aussi particulièrement utile pour démontrer la fiabilité des résultats à un tiers, comme un investisseur, un organisme de certification ou une autorité publique.

Cependant, cette méthode suppose la mise en place d’un dispositif de suivi énergétique rigoureux et souvent coûteux. Les capteurs, les systèmes d’enregistrement et d’analyse des données doivent être correctement dimensionnés, étalonnés et entretenus. De plus, la collecte exhaustive des données implique un effort significatif en termes de planification, d’exploitation et de vérification. Cela nécessite des compétences techniques spécifiques et un budget adapté.

L'Option C : Une intervention complète

L’option C du protocole IPMVP est utilisée pour évaluer les économies d’énergie à l’échelle d’un site complet, d’un bâtiment entier ou d’un ensemble de bâtiments. Contrairement aux options A et B, qui se concentrent sur des équipements ou systèmes spécifiques, l’option C adopte une approche globale. Elle repose sur l’analyse de la consommation énergétique totale avant et après l’intervention, en utilisant généralement les données des compteurs principaux, telles que les factures d’énergie ou les relevés de comptage automatisé.

Cette méthode est particulièrement pertinente lorsque l’intervention porte sur plusieurs actions simultanées ou sur des modifications qui ont un impact étendu sur la consommation globale. Par exemple, dans un programme de rénovation énergétique intégrée impliquant l’enveloppe du bâtiment, les systèmes de chauffage, l’éclairage et la ventilation, il est souvent plus efficace d’évaluer les résultats en observant l’évolution globale de la consommation. L’option C permet ainsi de mesurer l’effet cumulé de ces transformations, sans avoir à suivre chaque mesure individuellement.

L’un des grands avantages de l’option C réside dans sa simplicité de mise en œuvre en termes de données : les consommations globales sont généralement accessibles via les factures ou les compteurs, ce qui évite l’installation de dispositifs de mesure spécifiques. Elle permet également de prendre en compte tous les effets, y compris ceux qui ne sont pas immédiatement visibles, comme les comportements des usagers ou les synergies entre différents équipements.

Cependant, cette approche présente aussi des limites. Comme elle se base sur des consommations globales, elle est sensible à toutes les variations qui ne sont pas liées aux actions d’efficacité énergétique : changements d’occupation, conditions climatiques inhabituelles, nouveaux usages ou équipements. Il est donc indispensable d’ajuster les données en fonction de ces facteurs, souvent à l’aide de modèles statistiques ou de régressions multivariées. La fiabilité des résultats dépend fortement de la qualité de ces ajustements.

L'option D : une simulation calibrée

L’option D du protocole IPMVP repose sur l’utilisation d’une modélisation énergétique par simulation calibrée pour estimer les économies d’énergie. Contrairement aux autres options qui s’appuient directement sur des mesures réelles de consommation, cette approche consiste à créer un modèle numérique du bâtiment ou du système, représentant son comportement énergétique en conditions normales d’exploitation, puis à le calibrer à l’aide de données mesurées afin d’assurer sa fiabilité.

Cette méthode est particulièrement pertinente lorsqu’aucune donnée de consommation d’énergie antérieure n’est disponible ou exploitable, comme dans le cas d’un bâtiment neuf, d’une rénovation lourde, ou d’un changement majeur d’usage. Elle est également utilisée lorsque l'on souhaite simuler différents scénarios de fonctionnement ou analyser des systèmes complexes dans leur ensemble, en prenant en compte de multiples variables comme l’occupation, la météo, l’usage des équipements ou les caractéristiques thermiques du bâtiment.

La pertinence de l’option D repose sur la qualité du modèle de simulation. Ce dernier doit être construit à partir de données précises : plans, matériaux, équipements techniques, calendriers d’utilisation, etc. Une fois établi, le modèle est comparé aux données réelles de consommation mesurées sur site. La calibration consiste à ajuster les hypothèses du modèle jusqu’à ce que les résultats simulés correspondent de manière satisfaisante aux consommations observées, selon des critères d’écart définis (comme le CV(RMSE) ou le NMBE).

L’option D permet ainsi d’avoir une vision détaillée de la consommation d'énergie attendue en l'absence des mesures d’efficacité énergétique, ce qui constitue la consommation de référence virtuelle. On compare ensuite cette situation de référence simulée avec la consommation réelle après travaux pour estimer les économies d’énergie. C’est une méthode puissante, qui autorise une analyse fine et personnalisée, mais qui demande un haut niveau d’expertise et des outils logiciels spécialisés.

Cette approche présente plusieurs avantages : elle permet de traiter des cas où les autres options ne sont pas applicables, elle offre une grande flexibilité dans l’analyse, et permet de simuler des performances futures ou de tester des hypothèses. Toutefois, elle est plus complexe, coûteuse et chronophage que les autres options, et sa fiabilité dépend fortement des compétences du modélisateur et de la qualité des données disponibles.

Comparatif des 4 options du protocole IPMVP

Pour savoir quelle option choisir pour votre projet d'efficacité énergétique, voici un tableau comparatif récapitulant les caractéristiques, avantages et limites de chaque option

 
OptionPrincipeType de projetDonnées requisesPrécisionCoût / ComplexitéAvantagesLimites
AMesure de paramètres clés + estimation des autresProjet ciblé (éclairage, moteurs, etc.)Mesure partielle + hypothèses justifiéesMoyenne à bonneFaible à modéréeSimple, économique, rapide à mettre en œuvreMoins précise, dépend des estimations
BMesure de tous les paramètres influentsProjet ciblé nécessitant une haute précisionMesures complètes de toutes les variablesÉlevéeÉlevéTrès fiable, résultats détaillésCoûteux, demande instrumentation et compétences
CAnalyse des consommations globales (factures, compteurs)Projet global (bâtiment, site entier)Données historiques globales (min. 12 mois)Moyenne (ajustements nécessaires)Faible à modéréeFacile à appliquer, peu de mesures à installerMoins de détail, sensible aux facteurs externes
DSimulation énergétique calibrée avec mesures réellesProjet neuf, rénovation lourde, situation complexePlans, données techniques, mesures récentesÉlevée (si bien calibrée)Très élevéApplicable en absence de données historiques, très completLong, coûteux, dépend de la qualité du modèle

Comment sont calculées les économies d'énergie avec le protocole IPMVP ?

La définition d'une consommation énergétique de référence

La première étape du protocole IPMVP consiste à définir la situation énergétique de référence, c’est-à-dire la consommation habituelle du bâtiment avant la réalisation des travaux. Cette consommation est observée sur une période suffisamment longue, en général une année complète, afin de tenir compte des variations saisonnières, des habitudes d’occupation et des conditions d’exploitation du site. L’objectif est d’avoir une image fidèle et représentative du fonctionnement énergétique du bâtiment dans son état initial.

Pour cela, on collecte non seulement les données de consommation d’énergie (électricité, gaz, etc.), mais aussi les paramètres qui influencent ces consommations, comme la météo, les heures d’ouverture, le taux d’occupation ou le niveau d’activité. Ces éléments permettent de comprendre pourquoi et comment l’énergie est utilisée.

Afin de rendre cette référence exploitable et comparable dans le temps, elle est souvent modélisée à l’aide d’outils statistiques. Cette modélisation permet d’ajuster la situation de référence aux conditions futures, par exemple si un hiver est plus froid que l’année de référence. Cela garantit que les économies d’énergie attribuées au projet ne sont pas faussées par des facteurs extérieurs. Cette étape est donc essentielle pour pouvoir, par la suite, mesurer de manière fiable les gains réellement obtenus grâce aux actions d’amélioration.

L'élaboration du plan de mesure et vérification (Plan M&V)

Une fois la situation de référence définie, le protocole IPMVP prévoit l'établissement d'un plan de mesure et vérification (M&V) personnalisé pour formaliser la méthodologie qui sera suivie pour mesurer et valider les économies d’énergie.

 Ce plan détaille les indicateurs de performance retenus, les instruments de mesure utilisés, leur calibrage ainsi que la fréquence des relevés. Il précise également la méthode (ou l'option) à appliquer selon la nature du projet et les données disponibles, que ce soit par la mesure directe de certains paramètres, l’analyse globale des consommations, ou l’utilisation de modèles informatiques. Le plan M&V est validé avant le démarrage des travaux, garantissant ainsi rigueur, transparence et fiabilité tout au long du processus.

La mesure de la consommation d'énergie après les travaux

Après la mise en œuvre des actions d’efficacité énergétique, la consommation réelle est mesurée selon les modalités définies dans le plan M&V. La qualité et la fiabilité des données sont essentielles, c’est pourquoi la collecte s’effectue avec des équipements étalonnés et selon une périodicité adaptée. Ces mesures sont généralement suivies sur plusieurs mois ou années afin de s’assurer que les économies sont durables. Par ailleurs, les consommations mesurées sont corrigées pour tenir compte des variations des paramètres externes, comme la météo ou les changements dans l’usage, afin de garantir que la comparaison avec la situation de référence soit juste et pertinente.

Le calcul des économies d’énergie

Les économies d’énergie sont calculées en comparant la consommation ajustée après travaux à la consommation de référence ajustée sur les mêmes bases. Cette approche permet d’isoler les économies directement liées aux actions menées, en neutralisant l’impact des facteurs externes. Le résultat de ce calcul est présenté dans un rapport détaillé, qui expose les méthodes, les données collectées et les résultats obtenus. Cette transparence permet de valider la performance énergétique réelle, sécuriser les décisions d’investissement, et renforcer la confiance des financeurs, fournisseurs et autres parties prenantes.

Certification CMVP : un gage de maîtrise du protocole IPMVP

Qu'est-ce que la certification CMVP ?

La certification CMVP (Certified Measurement & Verification Professional) est une reconnaissance internationale délivrée par l’EVO (Efficiency Valuation Organization) en partenariat avec l’AEE (Association of Energy Engineers). Elle atteste qu’un professionnel maîtrise les principes, méthodes et bonnes pratiques de la Mesure et Vérification (M&V) selon le protocole IPMVP.

La CMVP est aujourd’hui une référence dans le domaine de l’efficacité énergétique, notamment si vous êtes impliqués dans :

  • Les Contrats de Performance Énergétique (CPE) ;
  • La mise en œuvre de systèmes de management de l’énergie (ISO 50001) ;
  • Les projets assujettis au Décret Tertiaire ou aux dispositifs de certificats d’économies d’énergie (CEE) ;
  • L’audit, le conseil ou le financement de projets de performance énergétique ;

Le titre de CMVP est reconnu dans plus de 40 pays. Il constitue un gage de compétence pour les maîtres d’ouvrage, les financeurs et les autorités publiques, et est souvent exigé dans les appels d’offres liés à l’efficacité énergétique.

Cette certification est d’ailleurs devenue quasiment incontournable dans le secteur de l’efficacité énergétique, tant elle est fréquemment exigée dans les appels d’offres, en particulier pour les projets de rénovation énergétique d’envergure. Dans les marchés publics comme privés, la présence d’un professionnel certifié CMVP est souvent un critère de sélection explicite, notamment lorsqu’il s’agit de justifier, mesurer ou garantir des économies d’énergie.

Comment être certifié CMPV ?

Pour passer la certification CMVP, il faut suivre les étapes suivantes :

  1. Suivre une formation agréée : le candidat doit suivre une formation officielle, généralement sur 3 à 5 jours, dispensée par un organisme accrédité par l’EVO et l’AEE. Cette formation couvre les fondements de l’IPMVP, ses options, les méthodes de calcul, la gestion des incertitudes et des cas pratiques ;
  2. Passer l'examen CMVP: À l’issue de la formation, un examen est organisé. Il se compose de QCM et de questions ouvertes portant sur l’application du protocole IPMVP. L’examen est rédigé en anglais (parfois accompagné d’une traduction française) et nécessite une note minimale de 70 % pour être validé ;
  3. Constituer un dossier de candidature : le candidat doit ensuite envoyer un dossier à l’AEE comprenant : un CV à jour, le formulaire de demande de certification, la preuve de formation, les résultats de l’examen, et la signature d’un code d’éthique.
  4. Justifier d’une expérience professionnelle suffisante: vous devez prouver au moins 3 ans d’expérience professionnelle pertinente dans les domaines de l’énergie, de l’audit énergétique, du bâtiment ou de la gestion de projets d’efficacité énergétique ;
  5. Obtenir l'agrément final : après analyse du dossier par l’AEE et l’EVO, la certification est délivrée si toutes les conditions sont remplies ;
  6. Maintenir la certification. Elle est valable 3 ans. Son renouvellement impose de démontrer une activité continue dans le domaine, de participer à des formations ou événements professionnels, et de régler les frais de reconduction.

Quels sont les avantages de l'IPMVP ?

L’IPMVP offre de nombreux avantages aux acteurs qui souhaitent évaluer, sécuriser ou valoriser les économies d’énergie issues d’un projet de performance énergétique :

  • La fiabilité des résultats : le protocole fournit une méthode rigoureuse permettant de quantifier avec précision les économies d’énergie. Il garantit que les résultats sont représentatifs, comparables et fondés sur des données objectives. ;
  • La reconnaissance internationale : Adopté dans de nombreux pays et par de multiples acteurs (entreprises, collectivités, institutions, financeurs), l’IPMVP constitue une référence mondiale. Il facilite donc la communication entre les parties prenantes, quel que soit le contexte géographique ou sectoriel ;
  • Une réduction des risques pour les investisseurs : en sécurisant la mesure des performances réelles d’un projet, l’IPMVP réduit les incertitudes et permet aux institutions financières de mieux évaluer le retour sur investissement. Cela favorise le financement de projets, notamment dans le cadre des Contrats de Performance Énergétique (CPE) ;
  • Une souplesse d'application : le protocole propose plusieurs options (A, B, C, D) permettant d’adapter la méthode au type de projet, au niveau de complexité, aux données disponibles et aux exigences des parties prenantes. Cela le rend applicable aussi bien à un petit bâtiment tertiaire qu’à une usine industrielle complexe ;
  • La conformité réglementaire : l'IPMVP est un outil adapté pour répondre à des obligations comme le Décret Tertiaire ou le Décret BACS, ainsi qu’aux exigences de la norme ISO 50001. Il contribue à structurer les démarches de suivi et de pilotage des consommations ;
  • La transparence et la traçabilité grâce à une documentation claire et accessible de toutes les étapes de la M&V (Mesure & Vérification).

Quelles sont les limites du protocole IPMVP ?

Malgré ses nombreux avantages, le protocole IPMVP présente aussi certaines limites ou contraintes, qu’il est important de connaître pour en faire un usage pertinent et réaliste :

  • La dépendance à la qualité des données : l'efficacité de l’IPMVP repose sur la qualité, la disponibilité et la fiabilité des données mesurées. En l’absence d’un historique de consommation précis ou de capteurs adaptés, l’analyse peut perdre en robustesse. De mauvaises données peuvent fausser les résultats, même avec une méthode rigoureuse ;
  • La complexité technique : la mise en œuvre du protocole peut être complexe dans des contextes techniques avancés (installations industrielles, bâtiments multi-usages…). Il nécessite souvent des compétences spécifiques en instrumentation, en analyse énergétique et en modélisation ;
  • Le coût de mise en œuvre : la réalisation d’un plan de M&V conforme à l’IPMVP peut engendrer des coûts supplémentaires liés à l’installation d’équipement de mesure, à l’analyse de données ou à l’intervention d’un expert tiers. Cela peut représenter une barrière pour les petits projets ou les structures à ressources limitées ;
  • La nécessité d'un plan sur mesure : le protocole ne fournit pas une méthode « clés en main ». Chaque projet doit faire l’objet d’un Plan de Mesure & Vérification personnalisée, coconstruit entre les parties prenantes. Cela demande du temps, de la concertation et parfois des arbitrages méthodologiques complexes ;
  • Des incertitudes dans les ajustements pour comparer des périodes avant/après (conditions météo, usage, production, etc.) ;
  • L'IPMVP n'est pas adapté à tous les types de projets. Certains projets à faible impact énergétique ou à données non mesurables peuvent difficilement justifier l’application complète du protocole. Dans ces cas, des approches simplifiées ou des méthodes alternatives peuvent être plus appropriées ;
  • L'IPMVP ne doit pas être surinterprété. Il fournit un cadre, mais il ne garantit pas la véracité des économies si le plan de M&V est mal défini ou mal appliqué. Une mauvaise utilisation peut donner une illusion de rigueur sans que les résultats soient réellement fiables.

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