ATRT : définition et impact sur la facture de gaz

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L’ATRT (Accès des Tiers aux Réseaux de Transport) est une taxe française permettant de financer l'acheminement du gaz. L'ATRT est facturé aux consommateurs particuliers et professionnels sur leur facture de gaz naturel. Ce tarif, qui évolue chaque année au 1ᵉʳ avril, aide les gestionnaires de réseaux à supporter leurs coûts d’exploitation, et à tendre vers une politique plus durable, avec l'injection croissante du biométhane. Selon la CRE, la partie de la facture dédiée au transport et au stockage stockage du gaz naturel pour un consommateur moyen se chauffant au gaz a augmenté d’environ 1,25 €/MWh HT, ce qui représente une augmentation d’environ 17€ HT par an.
L'ATRT 8 est en vigueur depuis le 1ᵉʳ avril 2024

L'ATRT 8 est en vigueur depuis le 1er avril 2024. L'ATRT augmente, dans une proportion limitée par la CRE par rapport aux demandes initiales des opérateurs.
L'ATRT 8, en vigueur sur la période 2024-2027, augmente : + 8% par rapport à 2022, soit 2 267 M€ par an en moyenne sur 2024-2027, contre + 36% demandés initialement par les opérateurs.
Le nouveau tarif d'utilisation des infrastructures de stockage souterrain de gaz (ATS3) augmente quant à lui de 20% par rapport à 2022, soit 849 M€ par an en moyenne sur 2024-2027, contre + 36 % demandés initialement par les opérateurs.
Selon la Commission de Régulation de l'Énergie, globalement, les termes tarifaires applicables au transport ont augmenté en moyenne de 19% au 1er avril 2024.
Cette hausse s'explique notamment par des prévisions à la baisse concernant la demande en gaz, et donc les souscriptions, ainsi que par la fin de certains engagements de long terme.
L'ATRT 7, en vigueur jusqu'au 1ᵉʳ avril 2024
Les évolutions tarifaires de l'ATRT 7
Le montant de l'ATRT 7 a été révisé par la CRE le 1ᵉʳ avril 2023, aboutissant à une augmentation de l'ATRT 7, notamment en raison de la modification du fonctionnement du système gazier européen dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine, et de la baisse des importations de gaz russe au sein de l'Union Européenne.
Dans le détail, l'ATRT 7 a augmenté :
- + 2,08 % pour les réseaux principaux de GRTgaz et Teréga ;
- + 2,02 % pour les réseaux régionaux de GRTgaz ;
- + 2,75 % pour les réseaux régionaux de Teréga.
Quels sont les objectifs de l'ATRT 7 ?
Les versions ATRT6 et ATRT7 ont été élaborées dans le cadre de la stratégie énergétique française, en pleine transition vers des sources d'énergie plus durables. Ces révisions réglementaires visaient l'atteinte de plusieurs objectifs :
- L'alignement avec la politique énergétique française : dans le contexte d'une transition énergétique visant à réduire progressivement l'utilisation des énergies fossiles d'ici à 2050, ces régulations encouragent l'adoption de solutions énergétiques novatrices. L'une des initiatives majeures pour GRTgaz et Teréga est l'intégration du biométhane dans le réseau de transport de gaz. Ce projet ambitieux représente une étape cruciale dans l'évolution vers un système énergétique plus écologique ;
- L'incitation à l'efficacité et à la maîtrise des coûts : les structures tarifaires mises en place visent à encourager les opérateurs de réseaux de transport de gaz à maintenir une haute qualité de service tout en optimisant les coûts d'exploitation. L'objectif est de garantir une gestion efficace et économique des infrastructures de transport de gaz ;
- L'harmonisation avec la création du marché unifié du gaz, la TRF : La mise en œuvre de la Trading Region France (TRF) en 2018, sous l'impulsion de GRTgaz et Teréga, vise à faciliter les transactions de gaz en instaurant un point d'échange unique. Ce mécanisme vise à simplifier les échanges de gaz sur le marché français, contribuant à une meilleure fluidité et à l'établissement d'un prix de référence plus transparent pour le gaz, le PEG (Point d'échange de gaz).
Pour promouvoir l'intégration du biométhane dans le réseau de gaz naturel en France, l'ATRT7 a introduit un tarif d'injection allant de 0 à 0,7 €/MWh injecté. Cette mesure tarifaire supplémentaire est conçue pour encourager l'adoption du biométhane, considéré comme un vecteur important de la transition énergétique en raison de sa nature renouvelable.
La Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) envisage d'accélérer l'insertion du biométhane dans les réseaux gaziers, reconnaissant son potentiel comme une solution énergétique d'avenir. Pour y parvenir, une enveloppe annuelle de 6 millions d'euros y est allouée durant la période couverte par l'ATRT7, avec l'ambition d'atteindre une capacité d'injection comprise entre 14 et 22 TWh en 2028. Ce soutien financier est destiné à permettre aux gestionnaires de réseaux de réaliser les modifications nécessaires sur leurs infrastructures pour accueillir le biométhane.
Comment est calculé le montant de l'ATRT ?
Conformément à l'article L. 542-2 du Code de l'énergie, la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE) fixe les tarifs de l'ATRT, après consultation des gestionnaires de transport GRTgaz et Teréga.
Les tarifs ATRT sont fixés pour une durée de 4 ans, mais sont révisés le 1ᵉʳ avril de chaque année. La version en vigueur est l’ATRT7, instaurée le 1ᵉʳ avril 2020 et reste valide jusqu’en avril 2024.
La structure tarifaire l'ATRT considère la bidirectionnalité des flux de gaz naturel (entrée et sortie du gaz sur le territoire français). Pour cella, elle repose sur un ensemble de termes tarifaires spécifiques au marché de gros du gaz naturel (PEG) :
- Le point d'interconnexion des réseaux (PIR) régit l'entrée et la sortie du gaz au niveau des points d'interconnexion des réseaux. Il s'agit d'un point crucial où les flux de gaz convergent ou divergent entre différents réseaux de transport ;
- Le point d'interface terrestre des terminaux méthaniers (PITTM) concerne l'entrée et la sortie des points d'interconnexion des terminaux méthaniers. Il régule les flux de gaz entre les terminaux méthaniers et le réseau de transport principal ;
- Le terme de capacité de sortie du réseau principal (TCS) gouverne les flux de gaz du réseau principal vers le réseau régional. Il est essentiel pour assurer une distribution efficace du gaz naturel vers les zones régionales ;
- Le terme fixe de livraison (TFL) englobe les coûts fixes associés à la livraison du gaz naturel, indépendamment du volume de gaz transporté. Il représente un élément essentiel de la tarification pour garantir la couverture des coûts opérationnels.
D'autre part, la structure tarifaire de l'ATRT pour le réseau régional se concentre sur des flux unidirectionnels, allant des points de stockage ou d'interconnexion vers les points de consommation. Dans ce cadre, les usagers, notamment les fournisseurs, doivent payer des tarifs d'acheminement établis sur la réservation de capacités de transport et de livraison. Ces tarifs garantissent l'accès aux infrastructures nécessaires pour acheminer le gaz naturel depuis les points d'approvisionnement vers les points de consommation, assurant ainsi un approvisionnement stable et fiable pour les utilisateurs finaux.
Quel est l'impact de l'ATRT sur la facture de gaz des professionnels ?
Les tarifs ATRT sont inclus dans la partie acheminement de la facture de gaz naturel des professionnels comme des particuliers. l'ATRT représente environ 5 % du montant de la facture de gaz.
Pour mieux comprendre l'impact de l'ATRT, voici en détail la décomposition estimée du montant d'une facture de gaz naturel :
- La partie fourniture, incluant les charges d'approvisionnement et de commercialisation du fournisseur, représente environ 50 % de la facture de gaz ;
- La partie acheminement représente 25 % de la facture de gaz, avec en détail 18 % dédiés aux tarifs ATRD pour la distribution du gaz, 2 % pour le stockage via le tarif ATS, et 5 % dédiés au transport du gaz avec l'ATRT ;
- La partie taxes représente 25 % de la facture de gaz, avec notamment la Contribution Tarifaire d'Acheminement (CTA), la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), ou encore l'Accise sur le gaz naturel (ex-TICGN).
Ainsi, le coût de l'ATRT représente environ 2 % de la facture, ce qui constitue une part négligeable de la facture globale du gaz naturel.
S'il est impossible d'agir sur le coût de l'ATRT, d'autres leviers d'optimisation tarifaires, comme le changement de fournisseur ou l'exonération de certaines taxes, peuvent aider les professionnels à réduire leur facture de gaz naturel. Pour cela, il est conseillé de faire appel gratuitement à un courtier en énergie comme Selectra.
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Quels sont les acteurs financés par l'ATRT ?
L'ATRT sert à financer les coûts des deux gestionnaires de transport du gaz naturel :
En règle générale, les utilisateurs des réseaux de transport de gaz dépendent de GRTgaz ou de Teréga pour divers usages, chacun étant assorti de termes tarifaires spécifiques établis par l'ATRT :
- Le transit de l'énergie vers un autre pays consommateur : les utilisateurs recourent aux services de GRTgaz ou de Teréga pour acheminer le gaz vers d'autres pays consommateurs, facilitant ainsi les échanges internationaux d'énergie ;
- Le transport domestique vers les points de consommation en France : Ces réseaux sont également sollicités pour le transport domestique du gaz vers les différents points de consommation à travers la France, assurant ainsi un approvisionnement continu et fiable pour les utilisateurs finaux ;
- Le stockage du gaz dans les réseaux souterrains : les infrastructures de stockage souterrain de gaz, gérées par GRTgaz et Teréga, offrent aux utilisateurs la possibilité de stocker le gaz pour répondre à la demande fluctuante, assurant ainsi la sécurité d'approvisionnement ;
- La vente ou l'achat de gaz sur la place de marché française : les utilisateurs peuvent également effectuer des transactions d'achat ou de vente de gaz sur le marché français, en utilisant les services de GRTgaz et Teréga pour faciliter ces échanges commerciaux.
Ces diverses utilisations du réseau se répartissent entre le réseau général, régi par GRTgaz, et le réseau régional, sous la responsabilité de Teréga. Cette répartition permet de mieux répondre aux besoins spécifiques des utilisateurs, en tenant compte des caractéristiques géographiques et des exigences locales.
GRTgaz, gestionnaire du réseau de transport principal
GRTgaz est le principal gestionnaire du réseau de transport du gaz naturel en France. Sa mission de service public est de maintenir la continuité de la distribution de gaz tout en favorisant le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique au sein des territoires qu'il dessert.
GRTgaz se positionne comme leader dans le domaine du transport de gaz et bénéficie d'une expertise reconnue à l'échelle mondiale dans la gestion des systèmes gaziers.
GRTgaz est responsable du réseau de transport de gaz à haute pression, assurant la circulation du gaz sur de longues distances à travers le territoire français. Ce réseau interconnecté de plus de 32 500 km de canalisations souterraines est crucial pour acheminer le gaz depuis les points d'importation et de production vers les centres de consommation, y compris les industries, les centrales électriques et les zones résidentielles.
En qualité d'acteur engagé dans la transition énergétique, GRTgaz investit massivement dans des solutions novatrices visant à intégrer un maximum de gaz renouvelables, y compris l'hydrogène, à son réseau. Ce faisant, elle soutient ces nouvelles filières énergétiques et participe ainsi à l'objectif global de neutralité carbone.
Par le biais de ses filiales telles qu'Elengy, leader des services de terminaux méthaniers en Europe, et GRTgaz Deutschland, exploitant le réseau de transport MEGAL en Allemagne, GRTgaz joue également un rôle prépondérant sur la scène européenne des infrastructures gazières.
En exportant son savoir-faire à l'échelle internationale, notamment par le biais de son centre de recherche, le RICE (Research & Innovation Center for Energy), GRTgaz contribue activement au développement des meilleures pratiques et des technologies innovantes dans le domaine du transport de gaz et de l'énergie en général.
Teréga, gestionnaire du réseau de transport régional
Teréga, anciennement appelé TIGF jusqu’en mars 2018, est le gestionnaire de transport de gaz naturel dans la zone « sud-ouest » de la France.
Teréga gère le réseau de transport de gaz à moyenne et basse pression, couvrant les zones plus locales et régionales. Ce réseau complète le réseau principal en assurant une distribution efficace du gaz naturel jusqu'aux utilisateurs finaux, tels que les foyers, les entreprises et les installations industrielles.
Teréga joue un rôle stratégique dans le paysage énergétique régional et européen grâce à son réseau dense et bien connecté avec les réseaux étrangers. L'entreprise est au cœur de la transition énergétique, alignée sur les objectifs de la Loi Énergie Climat de 2019, visant à augmenter la part des énergies renouvelables et du gaz renouvelable dans la consommation d'énergie d'ici à 2030. Teréga facilite cette transition en promouvant le développement et l'intégration du biogaz et de l'hydrogène dans son réseau via le soutien des productions locales d'énergie renouvelable, et en optimisant les échanges entre producteurs et consommateurs grâce à des systèmes énergétiques intelligents. L'entreprise contribue activement à l'effort collectif pour atteindre la neutralité carbone, notamment à travers des collaborations européennes pour développer une infrastructure dédiée au transport de l'hydrogène et du biométhane.
Comment s'organise le réseau de transport du gaz en France ?
Il convient de distinguer le réseau principal du réseau régional de transport du gaz naturel.
Le réseau principal
Le réseau principal du gaz en France est un réseau complexe et interconnecté, constitué de canalisations reliant les points d'interconnexion, qui sont des points de liaison avec les autres pays européens, à divers points stratégiques :
- Les terminaux méthaniers : Ces installations sont des points clés où le gaz naturel liquéfié (GNL) est reçu, stocké et gazéifié avant d'être injecté dans le réseau de transport de gaz. Les terminaux méthaniers assurent l'approvisionnement en gaz naturel en provenance de sources internationales ;
- Les lieux de stockage du gaz : les réservoirs de stockage sont des composants essentiels du réseau, permettant de stocker le gaz en période de faible demande pour répondre à la demande fluctuante. Ces installations jouent un rôle crucial dans la garantie de la sécurité d'approvisionnement en gaz naturel ;
- Les points de sortie vers le réseau régional : Ces points marquent la transition entre le réseau principal et les réseaux de distribution régionaux. Le gaz est acheminé vers ces points pour être distribué aux utilisateurs finaux, tels que les foyers, les entreprises et les industries, à l'échelle régionale.
Les échanges de gaz dans le réseau principal sont bidirectionnels, permettant à la fois l'entrée et la sortie du territoire. Cela signifie que le gaz peut être importé ou exporté selon les besoins du marché et les conditions d'approvisionnement.
La tarification du réseau principal repose sur un système entrée-sortie. Les utilisateurs peuvent acheter ou vendre du gaz directement sur le Point d'Échange de Gaz (PEG), où des termes tarifaires spécifiques sont appliqués. De plus, les utilisateurs peuvent importer du gaz en France via des interconnexions par canalisations ou par le biais de terminaux méthaniers, en payant les frais d'entrée correspondants. Enfin, le gaz quitte le réseau principal à différents points en fonction de sa destination, où des termes de sortie sont également appliqués. Cette structure tarifaire vise à assurer une gestion équitable et transparente des flux de gaz à travers le réseau principal.
Le réseau régional
Le réseau régional du gaz en France constitue la dernière étape de la chaîne d'approvisionnement, acheminant le gaz depuis le réseau principal jusqu'aux clients finals directement connectés au réseau de transport ou aux réseaux de distribution locaux. Chaque point de livraison nécessite la souscription de capacités d'acheminement et de capacités de livraison pour assurer un approvisionnement adéquat. Ce réseau de canalisation et d'interconnexion s'étend sur plus de 28 000 km à travers le pays.
La tarification de l'acheminement sur le réseau régional est déterminée par plusieurs facteurs, notamment la capacité d'acheminement souscrite, le tarif unitaire d'acheminement sur le réseau régional multiplié par un niveau de tarif régional (NTR), spécifique à chaque point de livraison, et la capacité de livraison souscrite.
Les gestionnaires du réseau régional a pour mission de faciliter le stockage du gaz, une activité stratégique visant à réguler les approvisionnements et à stabiliser les prix du gaz. La France compte 11 sites de stockage, gérés par différents opérateurs, parmi lesquels Teréga et Storengy, cette dernière étant une filiale d'Engie, le fournisseur historique de gaz. La rémunération de ces gestionnaires de stockage est assurée par le biais d'une taxe appelée Accès des Tiers aux Stockages de Gaz Naturel (ATS), considérée comme un sous-composant tarifaire de l'ATRT.
Comment s'inscrivent les tarifs ATRT dans le réseau de transport en France ?
Pour saisir intégralement l'importance de l'Accès des Tiers aux Réseaux de Transport de gaz naturel (ATRT) en France, il est essentiel de comprendre le mécanisme du marché du gaz ainsi que les dynamiques entre les différents acteurs concernés.
Voici en bref comment est segmentée la chaîne d'approvisionnement en gaz naturel, ainsi que ses étapes clés :
- La production du gaz a lieu principalement en Norvège, en Russie, au Nigeria, en Algérie et au Qatar ;
- Le transport du gaz est effectué via des gazoducs terrestres et des méthaniers maritimes, qui reçoivent les cargaisons des producteurs. Les tiers utilisateurs des infrastructures maritimes financent l'accès via l'Accès des Tiers aux Terminaux Méthaniers (ATTM), inclus dans l'ATRT ;
- La distribution du gaz est assurée par les gestionnaires de réseaux de distribution tels que GRDF et les Entreprises Locales de Distribution (ELD) et financée par les tarifs ATRD. Cette phase comprend également le stockage du gaz, assuré par des opérateurs spécifiques et rémunéré via l'Accès des Tiers aux Stockages de Gaz Naturel (ATS). La distribution implique des enjeux stratégiques et une coopération avec les autres acteurs du marché ;
- La fourniture du gaz : les fournisseurs d'énergie achètent le gaz naturel aux producteurs et détiennent des contrats d'acheminement avec les gestionnaires de réseaux. Ces contrats incluent le droit de passage, régulé par l'Accès des Tiers au Réseau de Distribution (ATRD). Les consommateurs finaux souscrivent des abonnements auprès des fournisseurs, qui les alimentent en fonction de leur consommation et du prix du gaz.
Ainsi, l'Accès des Tiers aux Réseaux de Transport du Gaz (ATRT) permet aux fournisseurs de gaz d'utiliser les infrastructures de transport existantes, comme les gazoducs, pour acheminer le gaz naturel depuis les points de production ou d'importation jusqu'aux consommateurs finaux ou aux points de distribution. Ce principe favorise la concurrence en garantissant que tous les fournisseurs puissent accéder équitablement au réseau de transport, sans discrimination, ce qui contribue à réguler les prix du gaz, à améliorer la sécurité d'approvisionnement et à soutenir l'intégration du marché gazier européen.
Qu'est-ce que l'ATRT sur le marché du gaz ?
L’Accès des tiers aux réseaux de transport (ATRT) constitue l'un des tarifs d'acheminement du gaz. Ce tarif permet de financer l'acheminement du gaz via les réseaux de transport français. L'ensemble des consommateurs finaux, particuliers comme professionnels, doivent payer l'ATRT. Il leur est directement débité sur leur facture de gaz naturel. Le fournisseur de gaz le reverse ensuite au gestionnaire de transport (GRTgaz ou Teréga).
L'ATRT permet aux gestionnaires de transport de couvrir leurs coûts opérationnels et structurels :
- Les charges d’exploitation qui englobent les dépenses liées à la gestion quotidienne des réseaux de transport, telles que la surveillance, la maintenance et la coordination des flux de gaz ;
- Les charges de capital incluent les investissements divers nécessaires à l’entretien et à la modernisation de nouveaux pipelines, à la rénovation des équipements existants, ainsi qu'à la mise en place de technologies innovantes visant à améliorer l'efficacité et la sécurité des réseaux de transport ;
- La R&D (Recherche et Développement) encourage l'innovation et favorise l'émergence de solutions techniques avancées afin d'optimiser les opérations de transport, d'accroître l'efficacité énergétique, et de renforcer la résilience des réseaux de transport face aux défis futurs.
L'ATRT joue un rôle essentiel en assurant une qualité de service optimale et en garantissant la sécurité des réseaux de transport pour tous les utilisateurs, qu'il s'agisse des fournisseurs ou des consommateurs finaux. En permettant un accès équitable à ces infrastructures, cette taxe favorise un fonctionnement fluide du système, assurant ainsi une distribution efficace du gaz naturel. Elle contribue ainsi à maintenir la fiabilité et la robustesse des réseaux, tout en promouvant un environnement concurrentiel équitable sur le marché du gaz naturel.
L'ATRT offre notamment plusieurs avantages :
- il offre aux parties prenantes de la visibilité sur l’évolution du tarif sur une période de 4 ans ;
- il incite les gestionnaires de réseaux de transport (GRT) à améliorer leur efficacité tant pour la maîtrise de leurs coûts que pour la qualité du service rendu aux utilisateurs de leurs réseaux ;
- il renforce la capacité des GRT à participer à la transition énergétique tout en remplissant leur mission de service public ;
- il protège les GRT de certains risques, liés notamment à l’évolution des souscriptions de capacités, de l’évolution des prix de l’énergie, de l’inflation que pourrait subir leurs charges et, s’il y a lieu, des conséquences pouvant résulter d’évolutions réglementaires.
Comment est transporté le gaz en France ?
Pour transporter le gaz naturel depuis les sites de production vers la France, deux moyens de transport sont principalement utilisés :
Le transport du gaz naturel par méthanier
Dans quel cas utiliser un méthanier plutôt qu'un gazoduc pour le transport du gaz ?
Un méthanier est un navire colossal conçu spécifiquement pour le transport de gaz naturel liquéfié (GNL), répondant à des besoins logistiques précis dans le commerce international du gaz. Cette solution de transport maritime devient primordiale dans plusieurs contextes :
- En cas d'absence ou d'inaccessibilité de réseaux de gazoducs : dans certaines régions, la construction de gazoducs serait irréalisable ou extrêmement coûteuse. Par exemple, le gaz naturel du Qatar est acheminé vers les marchés internationaux principalement par méthaniers en raison de contraintes géographiques et économiques ;
- Pour surmonter des distances considérables ou la séparation par des océans : lorsque le gaz doit être transporté sur de longues distances, surtout depuis des pays isolés par des mers comme le Pérou, le transport par méthanier s'avère souvent la méthode la plus viable.
La particularité du méthanier est qu'il transporte le gaz naturel à l'état liquide : le Gaz naturel liquéfié (GNL). La liquéfaction du gaz naturel, qui consiste à refroidir le gaz à environ -162 °C, transforme le gaz de son état gazeux à liquide, réduisant son volume d'un facteur 600. Cette réduction significative du volume permet un stockage et un transport plus efficaces et économiques. En convertissant le gaz en liquide, ces navires peuvent transporter des quantités massives de GNL, maximisant ainsi l'efficacité des importations maritimes. La liquéfaction et le transport de GNL par méthaniers permettent l'acheminement de ressources énergétiques essentielles sur de grandes distances, contribuant à la sécurité énergétique et à la flexibilité du marché global du gaz.
Comment se déroule le transport du gaz naturel par méthanier ?
Voici les différentes étapes du transport du gaz naturel par méthanier :
- La liquéfaction : le gaz naturel est prélevé des gisements naturels ou des terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) et est ensuite refroidi à des températures très basses jusqu'à ce qu'il se liquéfie. Cette liquéfaction permet de réduire considérablement le volume du gaz, facilitant ainsi son transport ;
- Le chargement : une fois liquéfié, le GNL est chargé à bord de méthaniers spécialement conçus pour le transport de gaz naturel liquéfié. Ces méthaniers sont équipés de réservoirs spéciaux et de systèmes de refroidissement pour maintenir le gaz à des températures cryogéniques pendant le transport ;
- Le transport : les méthaniers naviguent vers leur destination à travers les océans, transportant le GNL dans leurs réservoirs. Ils suivent des routes maritimes spécifiques pour assurer un voyage sûr et efficace ;
- Le déchargement : une fois arrivés à destination, les méthaniers déchargent le GNL dans des terminaux spécialisés où le gaz est stocké et gazéifié. Le gaz gazéifié est ensuite injecté dans les réseaux de distribution de gaz naturel pour être distribué aux consommateurs finaux.
Le transport de gaz naturel par méthanier est largement utilisé pour approvisionner les régions éloignées des gisements de gaz naturel ou pour transporter le gaz naturel d'un pays à un autre à travers les océans. C'est un moyen efficace et flexible de transporter de grandes quantités de gaz naturel sur de longues distances.
Le transport par gazoduc
Plus de la moitié de la consommation de gaz en France provient d'Europe. Pour acheminer ce gaz jusqu'à l'Hexagone, le gazoduc se révèle être un moyen plus rapide et efficace que le méthanier. Il est utilisé pour 80 % des importations de gaz naturel en France.
Les gazoducs, avec un diamètre variant de 50 cm à 1 m et une capacité de parcours allant jusqu'à 3 000 km, sont constitués de tubes en acier qui assurent le transport du gaz à des vitesses comprises entre 30 et 40 km/h depuis les sites de production jusqu'aux points d'entrée désignés. Pour des raisons de sécurité, la majorité de ces gazoducs sont enterrés.
Lorsqu'un gazoduc traverse une frontière, il est qualifié de gazoduc d'entrée. En France, on dénombre cinq de ces gazoducs d'entrée, qui jouent un rôle crucial dans l'approvisionnement en gaz du pays. Ces infrastructures transfrontalières facilitent les échanges de gaz entre la France et ses voisins européens, contribuant ainsi à la diversification des sources d'approvisionnement et à la sécurité énergétique du pays.
Entre le gazoduc (80 % des importations) et le méthanier (20 %), le réseau de transport français dispose des infrastructures nécessaires pour assurer la gestion de ses flux commerciaux avec les pays producteurs, qu’ils soient frontaliers ou à l’autre bout du monde.