Gaz PEG : évolution et stratégie d'achat face aux prix futurs

En 2024, le prix moyen du gaz sur le marché du PEG était de 34,07 €/MWh, ce qui représente une baisse de 15% par rapport à 2023. Cette évolution confirme la tendance baissière amorcée depuis le pic historique de 2022.

La baisse observée en 2024 s’explique en premier lieu par une amélioration continue de l’équilibre offre-demande. L’Europe a pleinement consolidé sa stratégie de diversification des sources d’approvisionnement en gaz naturel, notamment via une hausse structurelle des importations de GNL. Les infrastructures logistiques, modernisées et renforcées depuis 2022, ont permis d’absorber des volumes accrus sans tensions majeures, limitant ainsi les poussées spéculatives sur les prix.

Du côté de la demande, les politiques de sobriété énergétique, la croissance de la production d'électricité renouvelable, et les conditions météorologiques globalement clémentes ont contribué à une moindre pression sur les prix.

En 2023, le prix moyen du gaz sur le marché du PEG (Point d'Échange de Gaz) était de 40 €/MWh, en baisse de 64,21 % par rapport à 2022.

Tout d'abord, les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) se sont améliorés. Après les tensions de 2022, l'Europe a réussi à diversifier ses sources d'importation, réduisant ainsi sa dépendance au gaz russe. Des contrats supplémentaires avec des fournisseurs de GNL en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Afrique ont stabilisé l'approvisionnement et contribué à une baisse des prix.

Ensuite, la demande a été influencée par des conditions climatiques plus clémentes en 2023. Contrairement aux hivers rigoureux précédents, l'hiver 2022-2023 a été relativement doux, réduisant la demande de chauffage. De plus, des étés moins extrêmes ont limité la demande de climatisation, contribuant à une baisse globale de la consommation de gaz.

Les politiques énergétiques européennes ont également joué un rôle. Les initiatives visant à améliorer l'efficacité énergétique et à augmenter la part des énergies renouvelables ont commencé à porter leurs fruits. Ces mesures ont aidé à réduire la demande de gaz fossile, contribuant à la baisse des prix. Enfin, le contexte géopolitique s'est légèrement apaisé par rapport à 2022. Bien que des tensions persistent, notamment avec la Russie, les marchés ont bénéficié d'une plus grande stabilité, réduisant les fluctuations extrêmes des prix du gaz observées l'année précédente.

En 2022, les prix du gaz sur le marché européen ont atteint des sommets historiques, dans un contexte profondément perturbé par la guerre en Ukraine. Le prix moyen du gaz sur le marché PEG day-ahead s’est établi à 112 €/MWh, soit une hausse de 140 % par rapport à 2021. Le contrat calendaire PEG a affiché un prix moyen de 107,3 €/MWh, en progression de 218 % sur un an. Le 26 août 2022, le marché a enregistré un pic exceptionnel à 244 €/MWh.

La flambée des prix s’explique principalement par la réduction drastique des importations de gaz naturel en provenance de Russie, à la suite du déclenchement du conflit russo-ukrainien. Alors que le gaz russe représentait encore 33 % des importations européennes en 2021, cette part est tombée à 18 % en 2022. Cette contraction de l’offre a exercé une pression sans précédent sur les marchés européens, déclenchant une envolée des prix.

Face à cette situation, l’Union européenne a rapidement réorienté sa stratégie d’approvisionnement. Les importations de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) ont ainsi doublé, atteignant 36 % de la structure globale d’approvisionnement. Dans le même temps, des dispositifs de sécurisation énergétique ont été déployés à l’échelle européenne. Des mandats spécifiques ont été confiés à des entités nationales, comme le Trading Hub Europe (THE) en Allemagne, chargé notamment d’acheter du gaz naturel en vue de reconstituer les stocks stratégiques.

Ces mesures, combinées à une coordination renforcée entre États membres, ont permis d’atteindre les objectifs de remplissage des stocks avant l’hiver, apaisant les tensions sur le marché. En conséquence, les prix du gaz sur le marché PEG ont amorcé une baisse progressive en fin d’année 2022, bien qu’ils soient restés à des niveaux élevés par rapport aux standards historiques.

En 2021, le marché du gaz a connu une envolée spectaculaire des prix. Le prix moyen du gaz sur le marché spot PEG s’est établi à 46,67 €/MWh, soit une hausse de 394 % par rapport à 2020. Sur le segment calendaire, le prix moyen du contrat PEG a atteint 33,7 €/MWh, enregistrant une progression de 151 % sur un an. Le 21 décembre 2021, le prix du PEG day-ahead a culminé à un niveau record de 183 €/MWh.

Cette flambée des prix s’explique par un ensemble de facteurs structurels et conjoncturels. Contrairement à l’année 2020 marquée par une demande atone due à la pandémie, 2021 a vu une reprise vigoureuse de la consommation énergétique dans un contexte d’approvisionnements contraints. L’Europe a fait face à une forte volatilité des prix, alimentée par les tensions sur les importations de gaz, notamment en provenance de Russie, et par une réorientation des flux de GNL vers l’Asie en raison d’une vague de froid en début d’année.

La combinaison de ces éléments a entraîné une utilisation intensive des stocks européens, déjà limités, accentuant la pression haussière sur les prix. Le 12 janvier 2021, le PEG month-ahead a atteint un pic de 21,9 €/MWh, dans un contexte de forte tension sur les capacités d’importation. L’insuffisance des reconstitutions de stocks au cours de l’année a entretenu une dynamique haussière durable.

Par ailleurs, la baisse des flux en provenance de Gazprom et des conditions climatiques rigoureuses ont contribué à renforcer les tensions sur le marché. L’arbitrage en faveur du gaz naturel au détriment du charbon pour la production de chaleur a également accentué la demande. Ces éléments ont ravivé les inquiétudes relatives à la sécurité d’approvisionnement à l’approche de l’hiver 2021-2022.

La France, quant à elle, a bénéficié d’une relative résilience grâce à la réforme de 2018 sur la régulation des capacités de stockage, ainsi qu’à des infrastructures gazières robustes et à une bonne interconnexion avec les terminaux méthaniers. Ces atouts lui ont permis d’absorber d’importants volumes de GNL en fin d’année, contribuant à sécuriser ses approvisionnements.

L’hiver 2021 a ainsi été marqué par une hausse exceptionnelle des prix, avec un premier pic à 114 €/MWh le 5 octobre. La fin d’année a été particulièrement volatile, dans un contexte géopolitique tendu autour du conflit russo-ukrainien et de la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, culminant à un sommet historique de 183 €/MWh sur le marché PEG day-ahead le 21 décembre 2021.

En 2020, le prix moyen du gaz sur le marché spot PEG s’est établi à 9,44 €/MWh, enregistrant une baisse significative de 35,5 % par rapport à 2019. Sur le marché à terme, le prix moyen du contrat calendaire PEG s’est quant à lui établi à 13,4 €/MWh, soit une diminution de 27 % sur un an.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte marqué par la crise sanitaire mondiale, qui a engendré une forte contraction de la demande énergétique, combinée à une offre excédentaire. Ce déséquilibre a exercé une pression baissière notable sur les prix de gros du gaz. Le prix day-ahead sur le PEG est ainsi tombé sous la barre des 8 €/MWh, atteignant un point bas de 2,9 €/MWh fin mai, et est resté à des niveaux historiquement bas pendant plusieurs mois.

Une reprise des prix s’est amorcée à l’hiver 2020, soutenue par une vague de froid en Asie qui a intensifié la demande de gaz naturel pour le chauffage. Cette tension sur le marché asiatique s’est traduite par une flambée des prix du GNL, l’indice EAX atteignant 33,9 €/MWh le 17 décembre, contrastant fortement avec les prix observés sur les contrats mensuels au PEG.

S’agissant des marchés à terme, le contrat calendaire PEG 2021 a fluctué entre 11,8 et 14,2 €/MWh entre mars et septembre 2020, illustrant une relative stabilité malgré un contexte de marché volatil.